LES PROGRESSIONS

(info-musicollège n°3 - octobre 1994)

Sans l'étude du langage musical, la pratique ne progresse pas et l'intérêt s'émousse.
Les différentes étapes d'acquisition sont subordonnées à l'établissement d'une double progression linguistique et instrumentale.

1 - La progression linguistique

La musique est une langue ; elle possède un vocabulaire ordonné, selon des règles grammaticales propres, en phrases qui constituent le discours musical.

- Son étude repose en premier lieu sur l'apprentissage de mots musicaux et de formules cadentielles.

Décomposées en mots rythmiques et mots mélodiques pour rendre l'étude plus aisée, ils se génèrent les uns les autres à l'intérieur d'une même famille, ce qui permet une approche sensible de la langue musicale.

In Musicollège 5e, p.24, 25

A l'intérieur de ces familles - sémantique musicale - les mots sont ordonnés - syntaxe - en périodes successives formant des phrases - grammaire.
Organisés de façon un peu plus complexe en classe de 4e, ils préparent au déchiffrage de phrases rythmiques et mélodiques constituées de formules déjà assimilées ou de mélodies parodiant des chants connus.

In Musicollège 4e, p.11

- L'étude de langage musical n'est pas l'inventaire des signes

Un nombre limité de signes musicaux n'empêche pas une pratique variée et substantielle du langage musical. Par exemple, l'utilisation de la cellule en 6e permet d'appréhender instinctivement les rythmes ternaires.

Peu n'est pas pauvre !

Par contre, les mots musicaux imposés par les progres­sions conduit à utiliser, notamment au début, des textes musicaux originaux à finalité pédagogique. Une fois le vocabulaire enrichi, ceux-ci font progressivement place à des textes de compositeurs - extraits d'oeuvres ou chants :

  • Objectif 6e, p.29, p.31
  • Musicollège 5e, p.18, 22, 26, 27, 35
  • Musicollège 4e, p.9, 13, 19, 23, 25, 29, 35, 36, 41, 45

Le langage musical a une signification propre à laquelle il faut familiariser les élèves. Son étude est fondée sur une progression linguistique subordonnée au choix des textes musicaux et non le contraire. Son assimilation repose sur l'exploitation approfondie de chaque acquisition.

2 - La progression instrumentale

Au côté du chant, le jeu instrumental constitue une autre forme de pratique musicale. Par les gestes qu'il implique, il matérialise d'une certaine manière la musique et en facilite l'approche.
Son utilisation représente un attrait incontestable pour les élèves mais apporte des contraintes supplémentaires dans la pédagogie du professeur.

Le choix d'un instrument
La flûte à bec et l'instrumentarium (conçu par C. Orff à des fins pédagogiques) sont les instruments essentiellement praticables par l'ensemble des élèves de collège. On peut leur adjoindre diverses percussions des claviers électroniques.
Sans exclure l'instrumentarium pour lequel les textes sont adaptables, Musicollège est conçu pour le jeu collectif de la flûte à bec, instrument peu onéreux, facilement transportable et qui permet un travail personnel à la maison.
La progression instrumentale est construite exclusivement pour la flûte à doigté baroque. L'usage de quelques flûtes ténor à partir de la classe de 4e peut renouveler l'intérêt et apporter un enrichissement sonore et polyphonique appréciable.

Le jeu instrumental
La progression digitale favorise dès le départ une préhension équilibrée de la flûte en utilisant le plus tôt possible la main droite.

Elle permet de rôder la justesse, l'émission et l'articulation sur des tournures parfaitement compatibles avec la tessiture vocale des enfants.
L'avancée mesurée dans l'acquisition de nouvelles notes en 6e et 5e est nécessaire pour assurer une bonne assimilation des mécanismes digitaux, ainsi qu'une identification satisfaisante des tournures ou mots musicaux.
L'usage de la flûte impose la gamme de Sol comme échelle mélodique de base,

1ère étape : ronde, 2ème étape : noire, 3ème étape : croche

et les rythmes utilisés restent simples jusqu'au milieu de la classe de 5e, de manière à limiter la vélocité et rendre les textes accessibles à tous.
Chaque nouvelle note est abordée par un enchaînement digital naturel,

    

Et les enchaînements de base sont repris constamment, de manière à développer et rôder des mécanismes indispensables à l'acquisition d'une technique minimale.

Un geste répété est un geste facile

Les mots mélodiques abordés dans l'étude du langage musical sont totalement compatibles avec ces contraintes digitales. Réinvestis régulièrement, ils permettent une relation étroite avec le travail d'intonation et constituent la base d'une technique instrumentale que le jogging digital (classe de 4e) et le parcours digital (classe de 3e) viendront conforter.

Jogging digital, in Musicollège 4e, p.46

Parcours digital, in Objectif 3e, p.48

Sans exclure l'emploi ponctuel d'autres instruments - dont la gestion est délicate - le jeu instrumental collectif repose essentiellement sur la flûte à bec soprano.
Son apprentissage s'effectue selon une progression instrumentale étroitement liée à la progression linguistique : d'abord chanté, le vocabulaire musical sert également d'exercices de base de la technique instrumentale.

Organisés selon cette double progression, les chapitres de chaque livret doivent s'étudier dans l'ordre de présentation (sauf dans Objectif 3e).

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