EVALUATION : POURQUOI ? QUOI ? QUAND ?

(info-musicollège n°0 - septembre 1990)

Chaque leçon des Musicollèges offre un grand nombre d'exercices propices à une évaluation : interprétation d'un texte musical, exercices d'audition, de lecture et d'écriture, de création ; acquisition d'un vocabulaire technique, définitions grilles d'écoute...
Chaque type d'exercice illustre un des aspects de l'enseignement dispensé.
Evaluer, pour chaque élève, l'ensemble de ces aspects paraît difficile compte tenu des charges qui pèsent sur le professeur ; se limiter à un ou deux types d'exercices (dans le domaine trop souvent concerné des connaissances théoriques par exemple) aboutit à une évaluation fausse et non significative.
Avant de proposer des modalités d'évaluation pour chaque niveau, il convient de voir quoi, quand, et en premier lieu pourquoi on doit évaluer en Education musicale.

Pourquoi évaluer ?

On évalue afin de mesurer des connaissances et des capacités, chaque discipline concourant à établir un diagnostic pour l'élève.
L'évaluation est aussi un moyen de progresser puisqu'elle fait prendre conscience à l'élève de ses erreurs par les corrections effectuées (mauvais doigté à la flûte, fausse identification des timbres dans un exercice d'écoute, etc.). Enfin, les résultats obtenus permettent au professeur de juger du bien fondé de son enseignement.

Les jeux-tests, 100 Jeux musicaux, © Editions Van de Velde

Quoi évaluer ?

On évalue à la fois des connaissances (la durée des figures de notes), des savoir-faire (la lecture ou l'invention d'un rythme utilisant ces figures de notes), des aptitudes (conserver un tempo d'exécution). Pour aboutir à une évaluation aussi satisfaisante que possible, il faut évaluer ces trois domaines à travers l'ensemble des activités proposées dans Musicollège.
On peut, en simplifiant (1) essayer de classer toutes ces activités.

        

Remarques :

1 - L'aptitude est une disposition naturelle (un don) ; elle est développée, voire révélée par la maîtrise des savoir-faire (c'est-à-dire en travaillant !)
2 - On ne peut exclure des aptitudes certains comportements (goût du travail, curiosité...) qui révèlent la personnalité globale de l'élève.
3 - L'évaluation des aptitudes ne repose pas sur un exercice précis et chiffré, mais résulte d'une longue observation de l'élève à travers les diverses activités du cours. Sa traduction chiffrée est donc plus difficile à justifier.

Même si au bout du compte, l'évaluation se traduit par une note trimestrielle, il faut mesurer les capacités de l'élève dans chacun de ces trois domaines : connaissance/culture d'une part, savoir-faire d'autre part, et pondérer les résultats par une note traduisant les aptitudes observées.
Quel que soit le système de notation employé, il faut utiliser l'échelle des notes dans sa totalité et donner une importance suffisante aux savoir-faire et aux aptitudes.
Selon la classe considérée (connaissances et savoir-faire sont plus limités en 6e qu'en 3e), la nature des questions traitées, la note de pondération pourra être plus ou moins importante.

Quand évaluer ?

L'évaluation au terme de nombreuses semaines de travail est dite sommation car elle mesure une grande somme de connaissances. Elle aboutit à l'accumulation de morceaux travaillés (répertoire vocal et instrumental qui développe la mémoire musicale) ou écoutés (analyse comparée d'oeuvres musicales qui forme l'esprit de synthèse). Les contrôles fréquents et courts, écrits et oraux, permettent, sans rompre l'indispensable régularité du travail, d'évaluer chaque étape des acquisitions, de procéder aux corrections nécessaires et d'observer les aptitudes. Appelée formative, cette évaluation plus suivie suscite l'effort en permanence et valorise l'élève dans son travail.

Evaluer c'est aussi valoriser !


(1) "Ce qui est simple est toujours faux
Ce qui ne l'est pas est toujours inutilisable"

Paul Valéry

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