L'AUDITION D'ŒUVRES

(info-musicollège n°3 - octobre 1993)


L'audition d'oeuvres est inséparable de la pratique musicale. Elle en est l'activité symétrique. Son efficacité est subordonnée à la cohérence des champs d'étude, à l'acquisition d'une méthode d'écoute et à l'articulation de cette activité avec la pratique musicale.

1 - Les champs d'études

Musicollège aborde un champs d'étude par niveau :
- les formations instrumentales, les instruments, la voix en 6ème ;
- les époques et les genres qui les illustrent en 5ème ;
- les formes musicales et les types d'écriture en 4ème ;
- les styles musicaux en 3e.

Ces champs d'études partent du plus simple, le timbre - pour aller au plus complexe - le style - et les domaines abordés successivement correspondent à la maîtrise progressive du langage musical (la capacité d'interpréter en 4e la Petite fugue ou les Variations permet une écoute active plus fine des oeuvres adoptant ces plans formels). Pour chaque niveau, une liste d'oeuvres non limitative situé en troisième page de couverture, peut guider les professeurs à se déterminer dans leur choix.

2 - Les grilles d'écoute

Spécifiques pour chaque champ d'étude, les grilles donnent une méthode d'investigation.
Elles permettent de canaliser l'attention des élèves en établissant les étapes d'analyse et limitent les réponses romancées ou fantaisistes.
Ainsi en classe de 4ème, on identifie dans chaque oeuvre d'abord le matériel sonore et la formation (travaillées en 6ème), puis les caractéristiques musicales (travaillées en 5ème), enfin le matériel thématique. Le titre de l'oeuvre, le nom du compositeur et son époque sont précisés, le plus souvent, à la fin du travail.
Les grilles d'écoute favorisent l'usage d'un vocabulaire précis (timbre éclatant, jeu lié, exposition en imitation...) et constituent un support facile d'utilisation que l'on peut réutiliser en contrôle.
La simplicité des réponses à apporter - des cases à cocher dont la maîtrise précoce simplifiera la vie administrative future des élèves - donne le temps de réflexion suffisant et aboutit à une trace écrite claire et ultérieurement exploitable.

3 - L'audition d'oeuvres et le langage musical

L'identification des éléments du langage musical contribue à une meilleure perception et à une bonne compréhension de l'oeuvre étudiée.
Cette approche sera d'autant plus aisée et évidente que le langage utilisé aura déjà été pratiqué par la classe.
Ex. : écoute de la Fugue de la Fantaisie et Fugue en Sol mineur de J.S. Bach après l'étude de la Petite fugue en classe de 4e.
Abordés constamment dans la pratique musicale, les notions de tempo, nuances, rythme, mélodie, etc,. aident à définir les caractères essentiels de l'oeuvre. Il en est de même pour la structure d'une phrase (question/réponse, par exemple), le type d'écriture (en imitation, ostinato...) ou le nombre de phrases constituant l'extrait (en analogie avec la structure des accompagnements orchestraux).
Plus délicat à déceler, le matériel thématique (abordé de façon systématique seulement en classe de 4e) doit être interprété par la classe pour en faciliter l'identification : une courte phrase vocalisée, une cellule rythmique frappée... peuvent conduire à un travail d'analyse ou d'écriture et aboutir à la reconstitution d'un mot musical ou un fragment de thème sans qu'il soit pour autant nécessaire d'exécuter la totalité de ce thème, ce qui est souvent irréalisable.

Réalisée en plusieurs étapes - comme l'apprentissage d'un chant ou d'un texte musical - l'audition d'oeuvres développe la mémoire et les capacités de concentration. Musicollège regroupe ces auditions en champs d'étude définis selon une progression culturelle. Ces exercices d'écoute procurent d'autant plus de plaisir qu'ils s'intègrent dans la progression linguistique adoptée par la pratique musicale.

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